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Page:Revue des Deux Mondes - 1836 - tome 6.djvu/770

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REVUE DES DEUX MONDES.
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M. l’abbé Caron vient de publier les deux premiers volumes de sa Démonstration du catholicisme[1]. Une logique pressante et serrée, qui rappelle la manière d’Abbadie et de Nicole, place ce livre au nombre des plus remarquables productions de la philosophie contemporaine. Quant au fond des choses, M. Caron a voulu montrer le milieu qu’il faut tenir, selon lui, dans la recherche de la vérité entre les philosophes individualistes qui n’ont foi qu’au sens privé et ceux qui exigèrent les droits de l’autorité et du sens commun. Cet ouvrage paraît marqué au coin d’une grande sagesse, et il est destiné à relever beaucoup de courage religieux qui se tenaient en garde et contre un système moderne réprouvé par l’église et contre les théories du XVIIIe siècle.


— La Bibliothèque anglo-française, que publie M. O’Sullivan, a ouvert la série de ses publications par un volume de Shakspeare, contenant Richard III, traduit par M. Mennechet, le Marchand de Venise, par M. Lebas, et Roméo et Juliette, par M. Ph. Chasles. Les deux premières traductions sont remarquables par une élégante fidélité ; mais nous voudrions surtout attirer l’attention sur la tentative de M. Chasles, tentative louable et que le succès a couronné ; étude d’artiste et de philologue, car l’artiste, celui qui rend, qui trouve, qui invente l’expression la plus saillante, la plus convenable, et le philologue, qui scrute le mot et s’en pénètre, se sont réunis pour traduire Roméo et Juliette. Le travail de M. Chasles, si vivant, si poétique, est mieux qu’une traduction.


F. Buloz.
  1. vol. in-8o, chez Périsse, rue du Pot-de-Fer, 8.