On éprouve une émotion également vive en entrant pour la première fois au parlement d’Angleterre et aux archives des affaires étrangères de France. Sous les voûtes de Saint-Étienne, l’histoire des trois royaumes est concentrée tout entière, depuis Hampden jusqu’à O’Connell. Il semble qu’on voie passer devant soi, le front chargé des soucis du pouvoir, ces générations d’hommes politiques qui se transmirent, comme un dépôt national, l’habileté par laquelle on use de la bonne fortune et la persévérance qui triomphe de la mauvaise. En Angleterre, négociations diplomatiques et intrigues de cour, prédications de la chaire et déclamations des hustings, tout depuis trois siècles aboutit à cette petite salle.
La France manque d’un foyer lumineux où soient venus converger ainsi les rayons épars de son histoire. Une partie s’en faisait dans les cours souveraines, les assemblées du clergé, ou les états provinciaux, une autre dans les salons de Versailles ou les bou-