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contribué à la prospérité récente de la Havane, il en est qui témoignent encore bien plus de l’ignorance profonde de l’ancienne administration que des progrès de la nouvelle, telles que l’existence d’anciens droits de 83 1/2 pour 100 pour l’importation et de 17 pour 100 sur l’extraction des sucres ; telles encore les entraves fiscales mises aux transactions du commerce intérieur de l’île ou à la fréquentation des ports, autres que ceux de la Havane et de Saint-Yago, fermés au commerce extérieur jusqu’en 1826.

Parmi les améliorations qu’il signale se trouve comprise la réduction du droit sur les sucres à la sortie, qui, de 17 pour 100, sur une évaluation de 16 réaux l’arrobe, n’est plus que de 3 réaux (à titre d’impôt municipal) sous pavillon espagnol, et de 4 réaux sous pavillon étranger. La valeur officielle, servant à la perception de cet impôt, a été réduite de 16 réaux successivement à 12, à 8 et à 7, alors que le prix vénal est monté de 8 réaux l’arrobe à 16 réaux[1] et au-delà. On a également exempté de tout droit de tonnage les bâtimens entrant et sortant sur lest ; la réduction au droit de tonnage est de 20 réaux à 12 réaux par tonneau de marchandises, en faveur du pavillon étranger. Une prime de 2 pesos est accordée par sortie d’un tonneau de mélasse sous pavillon étranger.

D’heureuses réformes opérées dans les différentes branches de l’administration concoururent, avec les modifications apportées au système des douanes, à produire une augmentation de recettes, telle que, de 1825 à 1826, le principal revenu public s’éleva de 3,326,552 p. f. à 
4,224,328 p. f.
En 1827, il était de 
5,255,860
Ainsi, en deux années seulement, il y avait une augmentation de 
1,929,308
D’autres branches de revenu donnèrent également de notables augmentations, en sorte qu’en trois années, de 1826 à 1828, l’augmentation totale des recettes sur celles de 1825 fut de 
6,957,832 p. f.

La progression ne s’est point arrêtée là.

Le mouvement général du commerce maritime fut,

En 1826, de 
28,735,592 p. f.
En 1827, de 
31,639,047
En 1828, de 
32,649,285
  1. En 1835, le sucre de la Havane s’est élevé jusqu’au prix de 2 douros (soit 10 francs l’arrobe) en sucre dit quelrado, c’est à-dire moitié terré et moitié brut. Il faut en chercher la raison dans les craintes que le bill d’émancipation a fait naître sur les produits ultérieurs des plantations britanniques.