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Page:Revue des Deux Mondes - 1836 - tome 7.djvu/44

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REVUE DES DEUX MONDES.

VALENTIN.

En vérité ?

VAN BUCK.

Je t’en donne ma parole.

VALENTIN.

Eh bien donc ! elle me déplaît.

VAN BUCK.

Pourquoi ?

VALENTIN.

Par la même raison que je lui plais.

VAN BUCK.

Cela n’a pas le sens commun, de dire que les gens nous déplaisent, quand nous ne les connaissons pas.

VALENTIN.

Comme de dire qu’ils nous plaisent. Je vous en prie, ne parlons plus de cela.

VAN BUCK.

Mais, mon ami, en y réfléchissant (donne-moi à boire), il faut faire une fin.

VALENTIN.

Assurément, il faut mourir une fois dans sa vie.

VAN BUCK.

J’entends qu’il faut prendre un parti, et se caser. Que deviendras-tu ? Je t’en avertis, un jour ou l’autre, je te laisserai là malgré moi. Je n’entends pas que tu me ruines, et si tu veux être mon héritier, encore faut-il que tu puisses m’attendre. Ton mariage me coûterait, c’est vrai, mais une fois pour toutes, et moins en somme que tes folies. Enfin, j’aime mieux me débarrasser de toi ; pense à cela : veux-tu une jolie femme, tes dettes payées, et vivre en repos ?

VALENTIN.

Puisque vous y tenez, mon oncle, et que vous parlez sérieusement, sérieusement je vais vous répondre ; prenez du pâté, et écoutez-moi.

VAN BUCK.

Voyons, quel est ton sentiment ?

VALENTIN.

Sans vouloir remonter bien haut, ni vous lasser par trop de préambules, je commencerai par l’antiquité. Est-il besoin de vous rappeler la manière dont fut traité un homme qui ne l’avait mérité en rien, qui toute sa vie fut d’humeur douce, jusqu’à reprendre, même après sa