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SUR L’ABUS
QU’ON FAIT
DES ADJECTIFS.

LETTRE
DE DEUX HABITANS DE LA FERTÉ-SOUS-JOUARRE
à M. le directeur de la Revue des Deux Mondes[1].


Mon cher monsieur,

Que les dieux immortels vous assistent et vous préservent des romans nouveaux ! Nous sommes deux abonnés de votre Revue, mon ami Cotonet et moi, qui avons résolu de vous écrire touchant une remarque que nous avons faite : c’est que, dans les livres d’aujourd’hui, on emploie beaucoup d’adjectifs, et que nous croyons que les auteurs se font par là un tort considérable.

Nous savons, monsieur, que ce n’est plus la mode de parler de littérature, et vous trouverez peut-être que dans ce moment-ci nous nous inquiétons de bien peu de chose. Nous en conviendrons volontiers, car nous recevons le Constitutionnel, et nous avons des

  1. Bien que nous ne partagions pas toutes les opinions littéraires développées dans cette lettre, nous n’avons pas voulu priver nos abonnés des aperçus piquans qu’elle contient. En pareil cas, le jugement du lecteur rectifie toujours celui du critique.

    (N. du D.)