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Page:Revue des Deux Mondes - 1836 - tome 8.djvu/303

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LETTRES SUR L’ISLANDE.

sance des Islandais par le zèle avec lequel il a réveillé leurs souvenirs historiques, et propagé leurs poésies et leurs sagas. Cet homme est Magnussen, Islandais de naissance, aimant l’Islande pour elle-même, pour sa science et ses monumens. Après avoir occupé une chaire de professeur à Copenhague, il revint dans son pays, et passa dix ans à recueillir tous les manuscrits inédits disséminés chez les prêtres et les paysans. À sa mort, il fit don de sa bibliothèque à l’université, et lui légua en même temps une somme considérable pour aider à la publication de ses manuscrits, et payer l’entretien de deux étudians islandais qui se consacreraient à l’étude des antiquités du Nord. En 1772, une commission royale fut organisée pour procéder au dépouillement et à la publication des manuscrits de Magnussen, et c’est de là que nous viennent ces belles éditions de sagas avec la traduction latine. Depuis cette époque, la Société des antiquaires du Nord, composée en grande partie de savans danois, a rendu d’immenses services aux lettres par ses travaux sur l’ancienne littérature. Nous citerons, entre autres, ceux de Nyerup, de Grundtvig, de Rafn, de Finn Magnussen, les travaux philologiques de Rask, et ceux de l’évêque Müller qui a publié sur les sagas un livre excellent[1], auquel il faudra avoir recours chaque fois qu’on voudra étudier cette longue série de traditions islandaises.

Dans un des prochains numéros de la Revue, nous donnerons l’analyse de deux sagas, celle de Nial, et celle de Gunnlaugi, l’une appartenant au cycle historique, l’autre au cycle romanesque.


Xavier Marmier.
  1. Saga bibliothek med Anmerkninger og indledende afhandlinger, 3 vol. in-8o, Copenhague.