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LES
HUMANITAIRES.

iime LETTRE
DE DEUX HABITANS DE LA FERTÉ-SOUS-JOUARRE
à M. le directeur de la Revue des Deux Mondes.
Mon cher Monsieur,

Que les dieux immortels vous assistent, et vous préservent des romans nouveaux ! Nous vous écrivons derechef, mon ami Cotonet et moi, touchant une remarque qu’on nous a faite : c’est que, dans notre lettre de l’autre fois, nous vous disions que nous ne comprenions pas le sens du mot humanitaire, et qu’on nous l’a très bien expliqué.

Celui qui nous a démontré la chose est un muscadin de Paris. C’est un gaillard qui en dégoise ; il porte une barbe longue d’une aune, des pantalons collans, un habit à larges revers, et un bolivar sur la tête, si bien qu’on ne sait, quand on le regarde, si on voit Ponce-Pilate, ou un truand du moyen-âge, ou un quaker, ou Robespierre ; mais cela ne lui messied pas. Il vient d’arriver