Page:Revue des Deux Mondes - 1836 - tome 8.djvu/645

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


DE L’ESPAGNE
AU DIX-NEUVIÈME SIÈCLE.

DERNIÈRE PARTIE.[1]

Il semble difficile d’admettre qu’en détruisant la loi salique pour rétablir l’ancien mode d’hérédité, Ferdinand VII ait cru n’opérer qu’une facile révolution de palais. Cette supposition serait peu compatible avec les noms des principaux membres du conseil de régence, choisis par lui au sein de l’opinion constitutionnelle, comme pour protéger par avance la faiblesse de sa fille contre un inévitable avenir. Cependant cette détermination fut suivie de déclarations tellement précises sur le maintien des vieilles institutions politiques, de contradictions si manifestes entre les personnes et les doctrines, qu’il devint évident qu’on était loin d’en avoir mesuré la portée, et qu’on s’en était remis plutôt au hasard qu’à la prudence du soin d’en conjurer les conséquences prochaines.

Depuis trois siècles, les usurpations de la couronne avaient tellement altéré le droit public dans la Péninsule, et l’on avait si constamment prêché aux peuples l’omnipotence royale, qu’on espéra faire accepter un changement dans l’ordre de successibilité au trône comme un corollaire de la doctrine d’après laquelle toutes les lois émanaient du souve-

  1. Voyez la livraison du 15 novembre.