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DE L’ESPAGNE
AU DIX-NEUVIÈME SIÈCLE.[1]

PREMIÈRE PARTIE.

L’Espagne a fini par nous contraindre à nous occuper sérieusement de son sort. Il a fallu que les convulsions de son agonie exerçassent, à Paris, un contrecoup qui déterminât un changement ministériel, pour amener le pays à comprendre que le drame joué au-delà des Pyrénées avec des péripéties si brusques et si sanglantes, n’était pas étranger à ses destinées elles-mêmes. Alors seulement notre solidarité dans un conflit qui décidera de la vitalité des idées que l’Europe entière appelle à bon droit les idées françaises, s’est révélée éclatante à tous les yeux.

Il a pu sembler commode, pendant trois années, de ne prêter aux

  1. Nous sommes heureux de pouvoir offrir à nos lecteurs, sur une question qui préoccupe aussi vivement l’attention publique, l’opinion développée d’un homme que ses études et sa haute sagacité ont mis à même d’en porter un jugement calme et approfondi. On ne saurait admettre trop de témoignages impartiaux et éclairés sur un sujet aussi compliqué. Dans deux articles insérés également dans cette Revue, un autre de nos collaborateurs a traité la question espagnole d’une façon non moins curieuse. Il est remarquable que, tout en différant sur certains détails, malgré quelques dissidences partielles, MM. de Carné et Viardot se soient rencontrés sur tous les points fondamentaux : la vérité ne peut que gagner à cette confrontation d’opinions consciencieuses.

    (N. du D.)