Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1837 - tome 10.djvu/571

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


MAUPRAT.

DERNIÈRE PARTIE.[1]

xix.

Après avoir réfléchi mûrement sur les intentions probables du trappiste, je crus devoir accorder l’entrevue demandée. Ce n’était pas moi que Jean Mauprat pouvait espérer d’abuser par ses artifices, et je voulus faire ce qui dépendait de moi pour éviter qu’il vînt tourmenter de ses intrigues les derniers jours de mon grand-oncle. Je me rendis donc, dès le lendemain, à la ville, vers la fin des vêpres, et je sonnai, non sans émotion, à la porte des carmes.

La retraite choisie par le trappiste était une de ces innombrables communautés mendiantes que la France nourrissait ; celle-là, quoique soumise à une règle austère, était riche et adonnée au plaisir. À cette époque sceptique, le petit nombre des moines n’étant plus en rapport avec l’étendue et la richesse des établissemens fondés pour eux, les religieux errant dans les vastes abbayes au fond des provinces, au sein du luxe, débarrassés du

  1. Voyez les livraisons des 1er et du 15 avril et 1er mai.