Ce n’est pas pour la porter, je suppose ; je veux savoir ce que vous en feriez.
C’est pour la porter.
Quelle plaisanterie ! Vous porterez une bourse faite par Mme Blainviile ?
Pourquoi non ? Vous la portez bien.
La belle raison ! Je ne suis pas femme.
Eh bien ! si je ne m’en sers pas, je la jetterai au feu.
Ah ! ah ! vous voilà donc enfin sincère. Eh bien ! très sincèrement aussi, je la garderai, si vous permettez.
Vous en êtes libre assurément ; mais je vous avoue qu’il m’est cruel de penser que tout le monde sait qui vous l’a faite, et que vous allez la montrer partout.
La montrer ! Ne dirait-on pas que c’est un trophée ?
Écoutez-moi, je vous en prie, et laissez-moi votre main dans les miennes. (Elle l’embrasse.) M’aimez-vous, Henri ? Répondez.
Je vous aime, et je vous écoute.
Je vous jure que je ne suis pas jalouse ; mais si vous me donnez cette bourse de bonne amitié, je vous remercierai de tout mon cœur. C’est un petit échange que je vous propose, et je crois, j’espère du moins, que vous ne trouverez pas que vous y perdez.
Voyons votre échange ; qu’est-ce que c’est ?
Je vais vous le dire, si vous y tenez. Mais si vous me donniez la bourse auparavant, sur parole, vous me rendriez bien heureuse.
Je ne donne rien sur parole.