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HISTOIRE DU BOUDDHISME.

sa liberté, de s’élever au-dessus des affections les plus pures, au-dessus de la distinction du bien et du mal, d’arriver à un état où la différence de l’être et du non-être elle-même disparût, où il ne restât plus, comme le disent les bouddhistes, que le vide. Et ainsi cette religion, qui, à son point de départ, s’adressait aux meilleures tendances de la nature humaine, et se rencontrait avec le christianisme, entraînée par l’idée panthéistique qui la domine, n’a pas plus échappé que les autres religions de l’Inde aux conséquences de cette idée, aux extravagances du quiétisme oriental ; s’élevant de sphère en sphère par tous les degrés de la contemplation, elle s’est précipitée à travers les cieux dans un abîme. Le bouddhisme a tenté ce que saint Irénée reprochait aux gnostiques, quand il leur disait : « Vous avez voulu dépasser Dieu ! »


J.-J. Ampère.