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diquement à solder le prix des leçons qu’ils ont reçues. Enfin, il y a pour les étudians les plus pauvres un assez grand nombre de stipendium. Les deux principaux sont : le Convicts-stipendium et le Philologisches-stipendium. Le premier est aussi ancien que l’université. Le duc Albert avait fondé une table gratuite de quarante-huit couverts. Les abus résultant de ce mode de distribution l’ont fait abolir ; mais l’institution de bienfaisance a été maintenue, et les élèves admis au convict reçoivent chaque année une pension de 50 thalers. Ils peuvent obtenir ce stipende dès leur entrée à l’université, après avoir subi un examen oral et écrit sur les études qu’ils ont faites au gymnase, sur le grec et le latin, l’histoire, la géographie, les mathématiques. Cet examen équivaut à celui qui a lieu, en France, pour le baccalauréat. Le résultat de l’examen se divise en quatre degrés vorzüglich würdig, würdig, nicht unwürdig, noch nicht würdig. L’élève qui aspire au stipende doit obtenir au moins le second degré.

Les deux stipendes philologiques se composent chacun d’une somme annuelle de 100 thalers. Ils ont été fondés par le gouvernement pour soutenir l’étude de la philologie. Les élèves ne peuvent concourir pour les recevoir qu’après avoir passé un ou deux ans à l’université.

Si les étudians n’aspirent pas aux stipendes, ils n’ont nul examen à subir en entrant à l’université, et nul examen pendant toute la durée de leurs études, mais un seul à la fin, et celui-ci est définitif. Il donne la promotion de docteur à l’étudiant en philosophie et en médecine, et il donne au théologien et au juriste le titre nécessaire pour recevoir une place. De là vient que les études sont ordinairement ici de plus longue durée que dans les universités où cet examen en entraîne encore une autre. Les élèves restent ici quatre ans, souvent cinq, quelquefois six.

Les philosophes et les médecins passent leur examen devant les professeurs de la faculté ; les juristes, devant les membres du tribunal supérieur de Kiel, auquel est adjoint un professeur ; les théologiens, devant une commission spéciale composée de huit membres : trois employés civils supérieurs, un professeur de la faculté, le second membre du clergé, et trois ecclésiastiques. Le professeur qui doit assister à cet examen change tous les six mois ; les trois ecclésiastiques sont nommés pour cinq ans.

Le prix des promotions est très élevé. Le grade de docteur en droit coûte 125 thalers, celui de docteur en médecine 150 thalers, celui de docteur en philosophie 40. L’examen des théologiens est gratuit.

Les étudians sont soumis, comme en Allemagne, à la juridiction universitaire. Le recteur a le droit de réprimande et d’admonestation. S’il s’agit d’une faute qui entraîne l’incarcération, on assemble le consistorium privatum, qui se compose du recteur, des quatre doyens et d’un syndic. Ce consistoire instruit l’affaire, et la porte devant le consistorium plenum, composé de tous les professeurs, qui absout ou condamne.

S’il s’agit de la relégation ou de l’emprisonnement dans la forteresse, le consistoire doit soumettre, dans le premier cas, son jugement à la chancellerie royale ; dans le second, au tribunal supérieur de Kiel.

Dans les dernières années, plusieurs élèves de cette université ont eté mis en jugement comme ayant pris part aux associations prohibées par la diète. Peu de temps avant mon arrivée, quinze d’entre eux venaient