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LES
VOIX INTÉRIEURES,
DE M. VICTOR HUGO

Plus d’une fois déjà il nous est arrivé d’insister sur le caractère exclusivement lyrique des ouvrages de M. Hugo ; ce caractère, nous l’avons retrouvé dans ses drames aussi bien que dans ses romans, et comme le drame est plus loin de l’ode que le roman, nous avons été naturellement amené à dire que nous préférons les Feuilles d’Automne à Notre-Dame de Paris, et Notre-Dame de Paris à Hernani. Il nous semble que cette affirmation est assez claire, assez évidente par elle-même, et pourrait se passer de démonstration ; mais comme un grand nombre d’esprits sincères, et familiarisés par l’étude avec la discussion littéraire, ont cru voir dans cette affirmation plutôt un parti pris d’avance, un avis préconçu, que l’énoncé rigoureux de notre conviction, nous nous croyons forcé de donner à notre opinion de nouveaux développemens. Si la réflexion eût entamé notre premier avis, nous ne répugnerions aucunement à dire comment et pourquoi notre avis aurait changé ; mais chaque nouvelle œuvre de M. Hugo nous affermit dans le premier jugement que nous avons porté sur l’ensemble de ses facultés, et notre devoir se réduit à chercher, pour l’expression de notre pensée, des formules de plus en plus claires, de plus en plus précises.