Page:Revue des Deux Mondes - 1837 - tome 12.djvu/110

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
106
REVUE DES DEUX MONDES.

pour déterminer les attributions de tous ceux qui prennent part à la direction des écoles, pour garantir autant que possible le bien-être de l’instituteur et celui de l’élève. Si, malgré ces excellentes précautions, l’enseignement élémentaire en Danemark n’est pas encore ce qu’il pourrait être, le mal ne provient pas d’un vice d’institution, le mal provient du malheureux état de finances dans lequel se trouve ce pays, et de l’impossibilité où il est de faire plus de frais pour améliorer l’état matériel des écoles et la position des maîtres. En 1819, il se fit dans toute cette organisation un grand changement. Un homme qui possédait la confiance du roi introduisit, dans toutes les écoles de villes et de villages, l’enseignement mutuel. Mais des plaintes nombreuses s’étant élevées contre ce système, on fut obligé de le restreindre. Aujourd’hui cette méthode est admise encore dans une assez grande quantité d’écoles, mais elle n’est plus, à beaucoup près, aussi répandue qu’elle l’a été.

Les écoles élémentaires de Danemark sont divisées en trois sections : celles des petites villes, celles de Copenhague, celles des villages.

Ces dernières sont placées sous la surveillance immédiate d’une commission composée du pasteur et de deux habitans de la paroisse choisis par la direction, et qui portent le titre de représentans de l’école (skoleforstander).

Si quelqu’un a fait une donation à l’école, il devient membre de la commission et porte le titre de patron (skolepatron).

Au-dessus de cette première autorité s’élève la direction, composée du prêtre principal du district (provst) et du magistrat (amtmand).

L’administration générale est confiée à la chancellerie, qui représente tout à la fois le ministère de la justice et le ministère des cultes.

L’évêque exerce sur les écoles de son diocèse un droit de haute surveillance. Il est tenu de les visiter dans ses tournées épiscopales ; il doit interroger les élèves, contrôler la méthode du maître, et adresser à la chancellerie le résultat de ses observations.

La commission est chargée des intérêts matériels de l’école et de l’exécution des mesures qui lui sont prescrites. C’est elle qui veille à l’entretien des bâtimens ; c’est elle qui acquitte le traitement du maître. Quatre fois par an cette commission s’assemble pour délibérer sur les ordres qu’elle a reçus ou sur les besoins de l’école. Tous les quinze jours, elle doit visiter l’établissement et se faire présenter le journal d’observations du maître.

Le prêtre est surtout obligé de faire régulièrement ces visites. Le prêtre est le chef de cette commission ; c’est à lui que les lettres de la direction sont adressées ; c’est lui qui préside les assemblées ; c’est lui qui rédige les protocoles ; c’est lui aussi qui suit pas à pas la conduite et les progrès des élèves ; c’est lui seul qui juge s’ils sont en état d’être confirmés, et l’on peut dire que toute la partie morale et intellectuelle de l’école repose sur cette surveillance du prêtre.

Deux fois par an, la commission adresse à la direction un rapport en dou-