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Il y a six heures de leçons par jour pour l’école, quatre seulement pour l’académie. Vacances pendant dix jours à Noël, dix jours à Pâques, et tout le mois d’août.

Les élèves ne peuvent pas être reçus à l’école au-dessous de dix ans, ni au-dessus de seize. Ils restent ordinairement huit années à franchir les quatre classes, et passent l’examen artium pour entrer à l’académie. Ils ont, en outre, deux examens chaque année, l’un particulier à la fin de février, l’autre public à la fin de juillet.

Les académiciens subissent, avant de quitter l’école, l’examen philosophique que l’on subit à l’université après une année d’étude. Cet examen se fait en trois épreuves ; la première a lieu au mois de février, la seconde au mois de juillet, la troisième au mois de février suivant.

Dans la première, l’élève est interrogé sur le grec, le latin, l’histoire, les mathématiques ; dans la seconde, sur le danois, le français, l’allemand, l’astronomie, la géométrie pratique, la philosophie, l’histoire naturelle ; dans la troisième, sur la philosophie, la physique, la morale, la statistique. Il doit aussi faire des compositions en allemand et en français.

Il y a ici des élèves internes et externes. Les premiers paient par année 600 francs, les autres 90. Mais il y a quatorze places gratuites, dont le roi dispose, et seize stipendes de 150 francs chacun, que l’on accorde aux élèves ayant peu de fortune et qui se distinguent par leurs dispositions et leur assiduité.

Les élèves des autres gymnases ne peuvent entrer à l’académie sans avoir passé au moins deux années à l’école de Soro, et les élèves de cette école ne peuvent aller, comme ceux des autres gymnases, directement à l’université sans passer les trois semestres de rigueur à l’académie. Cette double contrainte n’a pas été d’une grande utilité à l’institut. Il y a là place pour soixante-quatre élèves, et jamais on n’en a compté plus de soixante. Le terme moyen est quarante-huit. Le terme moyen des académiciens pendant neuf années a été de six. Ainsi, chaque élève de Soro coûte plus de 5,000 fr. par an. L’établissement de cette école sur une base aussi large est une grande erreur de l’administration, une erreur que tous les hommes éclairés déplorent. Dans un pays comme le Danemark, avec les 300,000 francs de revenu de l’académie, on fonderait six grandes écoles, on élèverait trois cents jeunes gens, et on en élève cinquante !

À une demi-lieue de Soro, dans une ferme nommée Catherinslyst, j’ai visité un autre établissement d’éducation qui, par son extrême simplicité, contraste singulièrement avec l’extérieur splendide de l’académie. Cet institut, fondé sur le modèle de celui que M. de Fellenberg a établi à Hofwyl, est consacré à l’éducation des jeunes paysans. Il y a là vingt-quatre élèves choisis surtout parmi les orphelins et les plus pauvres enfans de la paroisse. Ils peuvent entrer à cette école à l’âge de six ans, et ils y restent jusqu’à ce qu’ils soient confirmés. La commission des pauvres paie chaque année, en