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Page:Revue des Deux Mondes - 1837 - tome 12.djvu/578

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ERNEST MALTRAVERS
BY E. L. BULWER.

La dédicace et la préface du nouveau livre de M. Bulwer expriment clairement les prétentions et les espérances de l’auteur. Ernest Maltravers est dédié au peuple allemand, que M. Bulwer appelle nation de penseurs et de critiques. Le roman que nous venons de lire s’adresse donc aux penseurs et aux critiques, et si M. Bulwer l’a dédié à l’Allemagne, c’est qu’il voit dans les compatriotes de Gœthe et de Schiller des penseurs et des critiques excellens, supérieurs sans doute, dans son opinion, aux penseurs et aux critiques de la Grande-Bretagne et de la France. Dans sa préface, il avoue naïvement qu’il ne se croit pas obligé d’inventer tous les ans des fictions aussi riches, aussi intéressantes, aussi capables d’amuser que les Derniers jours de Pompeï et Rienzi. Il a conquis la sympathie publique par des récits attachans ; qu’il lui soit permis désormais d’avoir ses coudées franches et de moraliser tout à son aise. Ce qu’il nous donne aujourd’hui n’est précisément ni un roman, ni un poème, ni un traité de philosophie, mais quelque chose qui participe à la fois de tout cela. L’auteur ne se dissimule pas que son ouvrage ne rentre dans aucune des classifications littéraires généralement admises ; toutefois il est plein de confiance, et il s’applaudit d’avoir écrit Ernest Maltravers, car il se flatte d’avoir encadré dans ce nouveau récit ce qu’il appelle la vraie philosophie de la vie. Si cette prétention n’est pas modeste, elle a du moins le mérite de la franchise. Avant d’entamer la lecture d’Ernest Maltravers, nous savons à quoi nous en tenir ; nous sommes loyalement prévenu que le dernier ouvrage de M. Bulwer se pro-