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Page:Revue des Deux Mondes - 1837 - tome 9.djvu/232

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LE MYSORE.

Ce fut pendant l’automne de l’année 1835 que je me mis en route pour traverser le royaume de Mysore dans toute sa largeur, de l’est à l’ouest. Dix-huit jours de marche me suffirent pour passer de la côte de Coromandel à celle de Malabar, non sans avoir fait quelques haltes dans les principales villes que je désirais connaître.

Dans ces contrées, où l’on ne trouve que de loin en loin des abris pour le voyageur et où l’on manque de toute espèce de ressources, le comfort du voyage consiste à se munir de tentes qui vous suivent partout, et à se faire accompagner de sept à huit chars au moins, attelés de bœufs et portant les bagages, batterie de cuisine, vaisselle, argenterie, caisses de vins et de bière, lits de camp, tables, chaises, etc., etc. Enfin, pour ne rien oublier des agrémens de la route, on monte alternativement plusieurs chevaux de selle arabes, avec lesquels on ne peut faire que dix milles par jour environ, afin de ne point les fatiguer et de donner le temps d’arriver au reste du convoi. C’est de cette façon que voyagent les Anglais dans l’intérieur de l’Inde, et je ne parle ici que des moins riches, de ceux auxquels leur position ne permet pas de grandes dépenses, tels que de jeunes lieutenans ou des capitaines de la Compagnie ; bons et aimables compagnons, vivant aussi bien en voyage que dans leurs cantonnemens, et enchantés de toute rencontre qui leur fournit l’occasion de faire apprécier leur science de la bonne chère. Avez-vous affaire à un demi-personnage, c’est une armée tout entière qui se presse à sa suite : l’éléphant