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LAZARE.

Et pourquoi quittons-nous la terre maternelle ?

Ah ! depuis bien long-temps tel est le vent fatal
Qui loin des champs aimés nous incline la tête,
Le destin ennemi qui fait du nid natal
De notre belle terre un pays de tempête,
Le mépris et la haine… Ô ma patrie, hélas !
Pèserait-on si fort sur tes plages fécondes
Que ton beau sol un jour s’affaisserait bien bas,
Et que la verte Erin s’en irait sous les ondes !

Mais heureux les troupeaux qui paissent vagabonds
Les pâtures de trèfle en nos fraîches vallées ;
Heureux les chers oiseaux qui chantent leurs chansons
Dans les bois frissonnans où passent leurs volées.
Oh ! les vents sont bien doux dans nos prés murmurans,
Et les meules de foin ont des odeurs divines ;
L’oseille et les cressons garnissent les courans
De tous vos clairs ruisseaux, ô mes belles collines !