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LETTRES POLITIQUES.

De tout ceci, monsieur, il n’y a qu’une conclusion à tirer, ce n’est pas que la Grande-Bretagne et la Russie se feront la guerre, mais que le roi et les chambres seront forcés de former prochainement un nouveau cabinet pour rétablir l’union de la France et de l’Angleterre, que celui-ci a sinon détruite encore, du moins si fortement ébranlée. Un rapprochement sympathique avec la Russie est un rêve impossible à réaliser. Pensez-vous qu’elle puisse aimer jamais la politique de la France et le principe de sa révolution ? Non ; tout ce qu’on peut attendre d’elle, c’est de la résignation et une sorte de neutralité, et il n’y a de force à espérer pour nous dans le Nord que par notre alliance intime et sincère avec le cabinet anglais. À chaque pas qui nous en écartera, nous serons avertis de notre faute par quelque acte de dédain ou d’hostilité de la part des autres puissances, qui nous supposeront faibles et isolés. Les ministres français qui ne comprendront pas les avantages mutuels de l’alliance anglaise et française, et qui ne verront pas que toute notre diplomatie avec Saint-Pétersbourg doit se faire à Londres, commettront une grande erreur, erreur qui leur coûtera cher, et que leur chute expiera bientôt.


Agréez, etc.

……
13 février 1837.