sion de connaître l’amour autrement que par le plaisir. Je crois plutôt que sa prédilection pour l’art antique transformait à son insu les impressions qu’il avait éprouvées. Il ne trouvait ni dans Properce ni dans Tibulle l’expression de l’amour sincère ; et, par respect pour ses modèles, il se bornait à chanter le plaisir. Mais cette soumission touchait à son terme. Maître absolu de la langue qu’il avait étudiée avec une patience monastique, André Chénier s’il eût vécu plus long-temps, aurait trouvé pour l’amour une expression supérieure à l’expression païenne. Cependant ses élégies, telles qu’elles sont, vouées tout entières au plaisir et à la beauté, sont un excellent sujet d’étude, car elles offrent aux poètes de notre temps le modèle accompli de la précision dans l’abondance.