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LE MAROC.

iv.
CEUTA.

De retour à Tanger, je revins à mon projet de me rendre à Ceuta par terre. Le voyage est de deux petites journées ; mais il fallait refaire cinq ou six lieues sur la route que je venais de parcourir deux fois : le chemin ne se bifurque qu’à la fontaine Aïn-Idjeda. Néanmoins je donnai suite à ma première idée. Le bacha de Tétouan m’avait refusé la licence et l’escorte nécessaires, et il m’avait renvoyé, pour avoir l’une et l’autre, au kaïd de Tanger. Celui-ci ne me les refusa pas, mais il répondit à M. Méchain, notre chargé d’affaires, qui les lui demanda pour moi officiellement, que le pays que je devais traverser appartenait bien en effet à son gouvernement, mais qu’il était en partie occupé par une tribu fort indisciplinée qui ne reconnaissait qu’à demi son autorité et qui était fort adonnée au brigandage ; qu’un soldat d’escorte ne me suffirait plus comme pour Tétouan ; qu’il me fallait pour le moins cinq ou six cavaliers ; que ce nombre même serait peut-être insuffisant pour me protéger dans le cas probable d’une mauvaise rencontre, et qu’il ne