l’action ; ils frappaient à coups de lattes ou du plat de la main les lampadophores qui atteignaient les derniers la borne. Cette course se fit d’abord à pied, et plus tard quelquefois à cheval, comme on le voit dans le même passage de Platon.
Le second jour était celui des combats gymniques, c’est-à-dire, des cinq exercices athlétiques, ou de pentathle, la lutte, le pugilat, la course, le saut et le jet du disque. L’institution de ces combats remonte, suivant Eusèbe, à la troisième année de la LIIIe olympiade[1]. Les athlètes concouraient dans un stade particulier appelé panathénaïque, et situé sur les bords de l’Ilyssus, près d’Ardette.
Le troisième jour était celui des concours de musique et de poésie. Les premiers de ces jeux furent joints aux Panathénées par un décret de Périclès, et avaient lieu à l’Odéon. Les seconds étaient beaucoup plus anciens. Nous avons vu Hipparque régler l’ordre de la récitation des poèmes d’Homère aux Panathénées. Cet usage subsistait encore du temps de l’orateur Lycurgue. Il y avait aussi à ces fêtes des chœurs dithyrambiques et un concours lyrique dont le sujet ordinaire était l’éloge d’Harmodius et d’Aristogiton, et plus tard celui de Thrasybule. Quand la tragédie fut née, les poètes se disputèrent aux Panathénées le grand prix des tétralogies. Le concours avait lieu sur le théâtre de Bacchus où l’on distribuait aussi des couronnes d’or à ceux des citoyens qui avaient bien mérité de la patrie. Enfin, un chœur de jeunes gens, que l’on nommait pyrrhichistes, exécutait, au son de la flûte, des danses armées qui faisaient allusion au combat de Minerve contre les Titans[2], et à la danse guerrière qui suivit la victoire de la Déesse. La fête se terminait par un somptueux sacrifice auquel chaque bourg de l’Attique contribuait par l’offrande d’un bœuf. On faisait, avec les viandes qui restaient, un festin public où, selon l’usage des galas hiératiques, la tempérance n’était pas très exactement observée ......
- ↑ Euseb., Chron. ad istud tempus. — Les concours gymniques sont mentionnés dans un décret rendu par les Athéniens en l’honneur d’Hippocrate. Voy. Hippocr. Opera, pag. 1290, seqq., ed. Foes. L’authenticité de ce texte est douteuse.
- ↑ Dionys. Halicarn., lib. vii, § 72, pag. 1488. — La pyrrhique a donné lieu à un grand nombre de dissertations. Comme les danses militaires sont naturelles à tous les peuples, même sauvages, les érudits ont eu beau jeu pour retrouver des traces de l’ancienne pyrrhique dans les danses populaires de tous les pays. Un des plus savans hommes du xvie siècle et des plus singuliers, Scaliger, raconte qu’étant page de l’empereur Maximilien, il dansa sæpe et diu la pyrrhique devant ce monarque et sa cour, non sine stupore totius Germaniæ (Poetic., lib. i, cap. XVIII). Mais telle était la forfanterie habituelle de Scaliger, que cette anecdote n’est nullement prouvée par son affirmation. Il est même très douteux qu’il ait jamais été page de Maximilien. On cite un autre exemple plus certain d’un pareil commentaire en action. Marc Meibom et Gabriel Naudé exécutèrent en Suède, devant la reine Christine, des échantillons de danses et de musique anciennes restituées d’après leurs systèmes. Le mauvais succès de ce singulier commentaire amena entre Meibom et Bourdelot, favori de la reine, une altercation et même des voies de fait, à la suite desquelles Meibom fut disgracié et obligé de quitter la Suède. Voyez Mémoires concernant la reine Christine. Amsterdam, 1757, in-4o, tom. I, pag. 241.