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Page:Revue des Deux Mondes - 1838 - tome 15.djvu/875

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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.
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14 septembre 1838.


Trois interpellations ont été adressées au gouvernement au sujet de l’affaire de Perpignan. Deux de ces interpellations ont été suivies de réponses catégoriques ; la troisième n’en méritait pas. Le gouvernement, a-t-il été dit, avait été accusé d’avoir autorisé un bénéfice de 20,000 francs dans une livraison de fusils qui devait être faite à Abd-el-Kader ; le ministre de la guerre déclare de la manière la plus formelle qu’il n’a ni autorisé à aucune époque, ni consenti en faveur de qui que ce soit, aucun bénéfice de cette nature.

Quelques journaux, et non le général Bugeaud, à qui nous rendons toute justice, avaient dit que le gouvernement avait autorisé le général à accepter un présent de chancellerie de 100,000 boudjous, qu’il comptait employer aux chemins vicinaux de son département. La réponse du ministère a établi que le général avait, en effet, demandé l’autorisation d’accepter le présent de chancellerie d’usage dans le cas de la signature d’un traité, après l’expédition qu’il se disposait à faire en Afrique ; à quoi il lui fut répondu que, le cas échéant, sa demande serait portée au conseil. Quelques jours après l’envoi du traité de la Tafna, le général Bugeaud demanda, en effet, l’autorisation de recevoir d’Abd-el-Kader un présent de 100,000 boudjous, qu’il destinait en partie aux chemins vicinaux du département de la Dordogne, et particulièrement de l’arrondissement d’Excideuil ; l’autre partie devait être distribuée aux officiers et aux employés placés sous ses ordres. La réponse du gouvernement ne se fit pas attendre. La dépêche ministérielle fit connaître au général Bugeaud que le conseil des ministres avait refusé, à l’unanimité, sa demande. Aussitôt le général fit savoir à Abd-el-Kader qu’il n’accepterait pas son présent. Nous ne devons pas oublier de mentionner un fait que plusieurs journaux ont cru devoir passer sous silence : c’est que le général Bugeaud avait déclaré qu’il ne se contenterait pas d’une simple adhésion ministérielle à sa demande, mais qu’il n’accepterait le présent d’Abd-el-Kader que d’après une ordonnance insérée au Moniteur, voulant, disait-il, laisser à son département un souvenir des avantages qu’il aurait procurés à la France, par la pacification de l’Algérie.

Il faut, en vérité, le vouloir bien fermement, pour trouver là les élémens d’un marché scandaleux et d’une convention secrète. En partant pour l’A-