Page:Revue des Deux Mondes - 1838 - tome 16.djvu/553

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.



DES THÉORIES
ET DES AFFAIRES
EN POLITIQUE.

M. Thiers prononçait ces paroles il y a bientôt deux ans : « J’ai voulu, au 22 février, que le gouvernement, au lieu de se restreindre, s’étendît, et j’ai dit à quelques hommes : Allez aux affaires ; voilà la meilleure des expériences. » Allez aux affaires ; voilà le mot d’un homme d’état. C’était dire : Le temps des crises révolutionnaires est passé ; les esprits sérieux et actifs doivent maintenant se tourner vers l’étude des intérêts réels du pays. Oublions d’anciennes luttes ; que les forces généreuses du pays trouvent leur application et leur utilité dans la pratique des affaires. Les travaux de bonne foi font évanouir bien des disputes. Or, l’on peut d’autant mieux, en France, proposer ce but aux intelligences, que le mécanisme de notre gouvernement et de notre administration est savant et satisfait à l’examen les plus difficiles exigences. Notre ordre administratif a eu pour architectes la constituante et Napoléon, c’est-à-dire l’esprit de système et le génie pratique, les idées d’une grande assemblée et la volonté d’un grand homme ; l’histoire ne présente pas dans un temps aussi court une autre coalition aussi puissante de forces, d’aptitudes et de pensées.

S’il est des époques comme la nôtre, qui demandent aux personnes