1838, se ralentissant déjà, doit peut-être faire bientôt place à une nouvelle ère de progression. La France est-elle préparée à s’y associer et à en profiter ? Pour résoudre cette question, il convient de revenir encore sur le détail des chiffres dont nous avons présenté l’ensemble. Les louanges qu’un peuple se donne à lui-même ont peu de portée et ne servent souvent qu’à couvrir et dissimuler les plaintes sourdes de cette portion du corps social, dont le malaise est évident. Ceux qui souffrent le mal craignent souvent de le proclamer devant le besoin de confiance et de crédit qui leur commande la réserve. Recherchons donc dans le passé la véritable indication de ce que la France peut se promettre pour l’avenir. Examinons la progression de son commerce ; n’oublions pas que notre pays renferme trente-quatre millions d’habitans, et que nos comparaisons, lorsque nous en ferons, le mettront en regard de la Grande-Bretagne qui n’en a que vingt-quatre millions, et des États-Unis qui n’en ont que treize millions.
Les importations, en dépit des fausses théories d’économie politique, sont le signe de la richesse et de l’industrie du pays. Celles qui se font en France se divisent en trois parts : 1o les besoins de la consommation ; 2o la revente à l’étranger ; 3o l’excédent, quand il y en a, formant une réserve en entrepôt ou en transit.
1o La consommation des produits étrangers a été :
De 1827 à 1829 |
de | 1,351 millions. |
De 1830 à 1832 |
de | 1,368— |
De 1833 à 1835 |
de | 1,515— |
C’est 55 millions moyennement par an de plus dans cette dernière période que dans la première.
2o La revente à l’étranger a été :
De 1827 à 1829 |
de | 298 millions. |
De 1830 à 1832 |
de | 471— |
De 1833 à 1835 |
de | 669— |
3o La réserve d’entrepôt a augmenté :
De 1827 à 1829 |
de | 141 millions. |
De 1830 à 1832 |
de | 36— |
De 1833 à 1835 |
de | 10— |
Tel est l’emploi qu’ont reçu les importations générales, qui se sont élevées
De 1827 à 1829 |
à | 1,790 millions. |
De 1830 à 1832 |
à | 1,804— |
De 1833 à 1835 |
à | 2,174— |