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Page:Revue des Deux Mondes - 1839 - tome 17.djvu/276

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REVUE DES DEUX MONDES.

et tous avec l’opposition. Ainsi M. Berryer et ses amis voteraient en faveur de la révolution de Pologne, contre le saint-père, pour le maintien du drapeau tricolore à Ancône, contre don Carlos, en faveur de la reine Christine et de son gouvernement, en un mot, ils voteraient contre les alliances et les appuis de la restauration, contre le chef de l’église catholique et contre la légitimité ! Suivez mon panache blanc, disait Henri IV, vous le trouverez toujours sur le chemin de l’honneur ! Les députés légitimistes feraient prendre aujourd’hui au drapeau sans tache une singulière route, et le parti royaliste, si religieux, si moral, nous permettrait alors de lui remontrer qu’il est étrangement représenté à la chambre. Et, cependant, on pourrait encore dire à la louange des députés légitimistes, qu’ils marchent à front découvert, sur la route d’où ils ont banni les scrupules de conscience ; mais les fonctionnaires qui serrent la main des ministres, en cachant dans une des leurs la boule noire qu’ils vont jeter au fond de l’urne, que dire de ceux-là, et comment les nommer !


P. S. Le vote sur le paragraphe relatif à Ancône, qui vient d’avoir lieu, nous apprend que la chambre a refusé de s’associer à la politique de l’opposition, qui consiste à méconnaître les traités. Ce vote est d’une haute importance. Il répare d’imprudens écrits, de dangereuses paroles, et il maintient à la France le rang qu’elle a acquis dans l’estime de l’Europe, depuis la révolution de 1830. Grace à ce vote, la France, toujours forte, reste loyale et fidèle à ses engagemens. En s’associant pour maintenir ainsi la politique du 13 mars, la chambre et le ministère ont également mérité la reconnaissance du pays.



V. de Mars.