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notable majorité dans les deux chambres ; et la coalition voudrait entrer aux affaires en violant toutes les lois et tous les principes de ce gouvernement. Il nous semble que la question, ainsi posée dans toute sa vérité, ce n’est pas contre le ministère, qui a donné l’exemple de la loyauté et de la sincérité dans tous ses actes intérieurs et extérieurs, que se prononcera la voix du pays dans les élections.


P. S. En portant aujourd’hui à la chambre une ordonnance qui proroge le parlement, et qui précède l’ordonnance de convocation des colléges électoraux dans le délai le plus prompt, le ministère du 15 avril a obéi à tous ses devoirs constitutionnels. Il en appelle au pays, et lui demande de consolider une majorité qu’il était de son devoir de soutenir, et de ne pas laisser disperser ; car c’est à elle qu’il appartient de sauver la France, et de la protéger contre une intrigue inouie dans l’histoire parlementaire.

Nous avons confiance dans les électeurs. Ils ont encore cette fois à choisir entre la prospérité du pays et les troubles dont le menacent des ambitions inquiètes, entre les véritables doctrines constitutionnelles et des menées décorées d’un beau langage, entre la fidélité aux traités et le mépris des engagemens de la France, entre une paix honorable avec l’Europe et la guerre sans motif et sans but, entre le système du 13 mars et la propagande : les électeurs n’hésiteront pas.

Est-il vrai qu’à la lecture de l’ordonnance de prorogation, M. Duchâtel se soit écrié que le parti adresserait une lettre circulaire aux préfets pour les menacer de destitution de la part du ministère que rêve la coalition, dans le cas où ils ne trahiraient pas les intérêts du gouvernement en faveur de ceux de l’opposition ? Il serait impossible de qualifier un tel langage dans la bouche d’un ancien ministre.



À M. le Directeur de la Revue des Deux Mondes.
Monsieur,

Mon article sur M. Adrien Balbi, inséré dans le dernier numéro de la Revue, a été l’objet d’une réclamation dont je ne puis, dans une certaine mesure, méconnaître la légitimité. Mon travail, ainsi que je l’ai indiqué (page 167), portait sur la première édition de l’Abrégé, celle de 1833. Depuis lors et dans le courant de 1838, il a été publié par livraisons une édition nouvelle, avec cartes et plans, à laquelle, quoique absent de Paris, M. Balbi ne semble pas être demeuré étranger. C’est cette édition que M. Jules Renouard a signalée à notre impartialité bienveillante, en nous priant de vérifier si, à la suite d’un examen comparatif, il ne nous serait pas possible d’adoucir quelques-unes de nos critiques. Bien que les termes même de l’article missent parfaitement hors de cause, sans les préjuger, les réimpressions postérieures à 1833, nous n’avons pas cru devoir refuser aux propriétaires de l’Abrégé cette espèce de supplément d’instruction, désireux de