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Page:Revue des Deux Mondes - 1839 - tome 17.djvu/658

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DE
LA LITTÉRATURE ANGLAISE

ACTUELLE.


Walter Scott et Byron ne sont plus. D’autres voix, qui émanent de l’Angleterre, expriment ses passions, ses désirs secrets, ses pensées et ses rêves. Écoutons-les attentivement toutes l’une après l’autre, et soyons sûrs qu’elles nous apprendront, non la situation statistique et les affaires matérielles de la nation anglaise, mais quelque chose de mieux, son état moral, les occupations de sa pensée et les préoccupations de son esprit.

On a tort de la croire ébranlée dans ses institutions et sa vie publique : elle aime encore ses souvenirs ; elle ne se détache pas de l’aristocratie. Au sommet de l’édifice on voit toujours la coupole étincelante léguée par la féodalité ; orné de blasons, appuyé sur la propriété, sur la vanité, le souvenir, les passions anciennes et les intérêts présens, son vieux dôme historique rayonne encore.

Elle suit une autre pente : elle est entraînée par un mouvement de luxe, de bien-être, de cosmopolitisme ; mouvement européen. Elle commence à sympathiser avec le continent. Les barrières sont tombées, l’isolement des deux grandes îles s’est effacé, le préjugé populaire a faibli, la rapidité des communications a jeté un pont sur le