Lamartine est de la race de Virgile, il lui appartenait, et il l’a prouvé, de compter parmi les grands, les immortels bienfaiteurs.
J’ai dit que ce volume n’était pas dépourvu de hautes beautés. La nouvelle conclusion de Jocelyn, qui nous est donnée par manière de variante, a une ampleur et une sublimité merveilleuse : elle s’accorde dignement au souvenir de cet aimable poème. On a loué avec raison le Cantique sur la mort de Mme Broglie ; j’y remarque pourtant des longueurs qui nuisent à l’effet, quelques mots discordans, et surtout un manque de décision dans le sentiment religieux avec lequel il eût fallu aborder cette admirable personne, d’une foi si précise, et dont l’ame présente doit, ce semble, moins que jamais souffrir rien d’évasif à ce sujet. Au nombre des mots que j’appelle discordans on peut noter cette comparaison avec la poule qui gratte… : ceci tient à toute une innovation des plus contestables dans le talent de M. de Lamartine.
Jocelyn ne la laissait encore percer qu’à peine : La Chute d’un Ange y a donné pleine excroissance. Ici l’habitude semble prise. Le public ami du poète en a souffert amèrement. Conçoit-on que, dans une pièce de vers inspirée par un tableau de la Charité, la femme soit décrite avec des traits et des mots qui semblent réservés aux alcôves de nos romans modernes ?