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REVUE DES DEUX MONDES.

ASTOLPHE.

Tu crois ?

FAUSTINA.

C’est une fantaisie que j’ai.

ASTOLPHE.

Moi, j’en ai une autre.

FAUSTINA.

Laquelle ?

ASTOLPHE.

C’est de m’en aller à la campagne avec une créature charmante dont j’ai fait la conquête ces jours-ci.

FAUSTINA.

Ah ! ah ! Eufémia sans doute ?

ASTOLPHE.

Fi donc !

FAUSTINA.

Célimène ?

ASTOLPHE.

Ah bah !

FAUSTINA.

Francesca ?

ASTOLPHE.

Grand merci !

FAUSTINA.

Mais qui donc ? Je ne la connais pas ?

ASTOLPHE.

Personne ne la connaît encore ici. C’est une ingénue qui arrive de son village. Belle comme les amours, timide comme une biche, sage et fidèle comme…

FAUSTINA.

Comme toi ?

ASTOLPHE.

Oui, comme moi, et c’est beaucoup dire, car je suis à elle pour la vie.

FAUSTINA.

Je t’en félicite… Et nous la verrons ce soir, j’espère ?

ASTOLPHE.

Je ne crois pas… Peut-être cependant. (À part.) Oh ! la bonne idée. (Haut.) Oui, j’ai envie de la mener chez Ludovic. Ce brave artiste me saura gré de lui montrer ce chef-d’œuvre de la nature, et il voudra