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Page:Revue des Deux Mondes - 1839 - tome 19.djvu/59

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GABRIEL.

encore. Si tu t’en vas, je m’en vais aussi ; et ce serait dommage, j’ai si bonne envie de me divertir !

GABRIEL.

Alors je reste.

FAUSTINA.

L’aimable enfant !

(Ils sortent. Antonio les accoste dans la galerie. Après quelques mots échangés, Astolphe passe le bras de Gabriel sous celui d’Antonio et les suit avec Faustina en se moquant. Ils s’éloignent.)

Scène VII.


Toujours chez Ludovic. — Un jardin. Illumination dans le fond.
ASTOLPHE, très agité, GABRIEL, courant après lui.
GABRIEL, toujours en femme, avec une grande mantille de dentelle blanche.

Astolphe, où vas-tu ? qu’as-tu ? pourquoi sembles-tu me fuir ?

ASTOLPHE.

Mais rien, mon enfant, je veux respirer un peu d’air pur, voilà tout. Tout ce bruit, tout ce vin, tous ces parfums échauffés me portent à la tête, et commencent à me causer du dégoût. Si tu veux te retirer, je ne te retiens plus. Je te rejoindrai bientôt.

GABRIEL.

Pourquoi ne pas rentrer tout de suite avec moi ?

ASTOLPHE.

J’ai besoin d’être seul ici un instant.

GABRIEL.

Je comprends. Encore quelque femme ?

ASTOLPHE.

Eh bien ! non ; une querelle, puisque tu veux le savoir. Si tu n’étais pas déguisé, tu pourrais me servir de témoin ; mais j’ai appelé Menrique.

GABRIEL.

Et tu crois que je te quitterai ? Mais avec qui t’es-tu donc pris de querelle ?

ASTOLPHE.

Tu le sais bien : avec Antonio.

GABRIEL.

Alors c’est une plaisanterie, et il faut que je reste pour lui apprendre que je suis ton cousin et non pas une femme.