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« En résumé, je dois dire à votre altesse royale que jusqu’à ce que j’aie vu une déclaration libre et générale du peuple en faveur des Bourbons, déclaration que je sais devoir arriver si une occasion favorable s’en présente, je ne me prêterai, par l’assistance des troupes sous mes ordres, à aucun des systèmes de taxe ou de gouvernement civil que votre altesse royale voudrait pratiquer, et j’espère que votre altesse royale ne compte pas établir un tel système au-delà de Bordeaux.

« En ce qui est de la note qui concerne le tabac, le sel, les produits coloniaux, j’y aviserai, et je ferai réponse à votre altesse royale par la première occasion. J’ai l’honneur, etc. »

Enfin, la lettre qui suit fut écrite par lord Wellington après la bataille de Toulouse, le 24 avril 1814 :

« J’ai eu l’honneur de recevoir la lettre de votre altesse royale du 16, et M. Ravez m’a remis la commission que votre altesse royale lui a délivrée le 8, et qu’elle m’a confirmée le 16.

« Je me suis déjà expliqué pleinement avec M. Ravez sur différens points, afin qu’il en informe votre altesse royale ; mais, comme je ne m’exprime pas en français aussi bien que je le voudrais, je prends la liberté de mettre ces considérations en anglais, en forme de lettre, sous les yeux de votre altesse royale.

« Un grand changement s’est opéré en France depuis la fin du mois dernier, et il est venu successivement à votre connaissance depuis le 12 de ce mois. Ce changement a entièrement modifié les rapports de votre altesse royale, soit avec la France, soit avec l’armée alliée sous mon commandement ; mais il paraît que cela n’a pas attiré l’attention de votre altesse royale ou de son conseil.

« Le gouvernement de facto de France a reconnu les droits de la famille de votre altesse royale. Le gouvernement provisoire a été placé, par le sénat, dans les mains du père de votre altesse royale, comme lieutenant-général du royaume, jusqu’à l’arrivée de sa majesté Louis XVIII, et le père de votre altesse royale a reconnu les bases de la constitution de France, d’où dérivent toutes les lois d’après lesquelles peuvent être levées les taxes, et qui ne peuvent être effectuées que par le concours du roi, du sénat et de la chambre élective.

« En même temps, moi, commandant en chef d’une armée ennemie en France, j’ai fait des conventions pour la suspension des hostilités avec le maréchal Soult et le maréchal Suchet. Par ces conventions, une certaine ligne de démarcation a été fixée entre les deux armées, et il faut observer qu’avant que je consentisse à discuter une