Page:Revue des Deux Mondes - 1840 - tome 21.djvu/509

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.



DE
LA LITTÉRATURE POPULAIRE
EN ITALIE.

II.[1]
NAPLES. — MILAN. — BOLOGNE.

La littérature napolitaine ne commence réellement qu’au XVIIe siècle. Avant cette époque, le dialecte napolitain avait cependant fait quelques progrès sous Alphonse d’Aragon, il était devenu la langue du gouvernement, et le parlement de Naples l’avait substitué au latin. Dans la première moitié du XIVe siècle, on vit paraître une chronique napolitaine pleine de récits merveilleux : c’est une espèce de poème populaire où Virgile, transformé en nécromant, préside aux destinées de Naples. Il y a d’autres chroniques où l’histoire est moins défigurée et où le patois se montre en dépit de la domination encore factice de l’italien. Mais vers la fin du XVe siècle la langue italienne devint d’un usage général dans la péninsule ; à Naples, Pontano, Sanazzaro, Costanzo, Brittonio, Summonte, et quelques autres, écrivirent en italien. Alors le patois se trouva aux prises avec la langue ; il fut méthodiquement combattu par l’académie pontanienne, et en 1554 il fut exclu du parlement. Durant le XVIe siècle,

  1. Voyez la livraison de la Revue du 1er juin 1839.