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Page:Revue des Deux Mondes - 1840 - tome 21.djvu/584

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LE THÉÂTRE-ITALIEN
ET
MLLE PAULINE GARCIA.

Il y a deux choses graves à considérer quand on prononce en ce moment le nom des grands artistes. La première, c’est que leur destinée, si brillante depuis une vingtaine d’années, est menacée maintenant comme celle de toutes les puissances légitimes ou autres. La seconde, et la plus grave, c’est qu’avec la destinée de ces artistes, l’art est menacé lui-même, non pas dans son essence impérissable, mais dans son mouvement et dans son influence sur la société présente.

Pour ne pas dépasser les bornes de cet article, nous nous renfermerons dans un fait particulier, réservant l’exposé d’autres faits de même nature pour une nouvelle occasion. Les deux principaux faits qui doivent attirer maintenant l’attention publique, c’est la crise où se trouvent engagées les deux principales écoles de l’art dramatique en France : la scène littéraire française, représentée par le Théâtre-Français ; la scène lyrique italienne, naturalisée en France et représentée à Paris par le Théâtre-Italien. Nous parlerons aujourd’hui du Théâtre-Italien et des artistes que le public y applaudit avec passion sans songer que c’est peut-être pour la dernière fois, si le juste intérêt qu’il accorde à de si nobles efforts se borne à de stériles applaudissemens, et ne se formule pas par un vote national dans le sein des chambres.

Quelques lignes suffiront à développer clairement la situation du Théâtre-