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d’après les documents originaux, se recommande par son but et par son caractère sérieux à l’attention des érudits.

L’histoire nationale et les questions qui s’y rattachent occupent la première place dans le cadre que se sont tracé les rédacteurs de la Bibliothèque de l’École des Chartes. Toutefois ils n’oublieront pas que cette École, établie pour explorer le vaste héritage que le moyen âge a légué à nos bibliothèques et à nos archives, peut, sans faillir à l’esprit de son institution, recueillir et mettre en lumière les débris de l’antiquité classique. Heureux lorsqu’ils pourront retrouver quelque fragment de la belle latinité sur ces mêmes feuillets où sont consignés l’histoire de nos pères et les premiers essais de notre littérature !

Une simple énumération suffit pour donner une idée de la variété d’un recueil dans lequel on trouvera :

1o  des monuments inédits de toute nature : fragments d’auteurs anciens, morceaux de la littérature du moyen âge, poésies des troubadours et des trouvères, chroniques et histoires, chartes, diplômes, inscriptions, etc., etc ;

2o  des travaux sur divers points de critique historique ou littéraire : mémoires sur des faits peu connus ou altérés, examen des assertions inexactes avancées par les historiens, biographie de personnages importants et oubliés, restitutions de textes corrompus, recherches sur les anciens dialectes de la France, notices de manuscrits, renseignements sur les richesses des archives publiques ou particulières, etc., etc. ;

3o  un bulletin bibliographique consacré aux publications historiques et philologiques d’une véritable importance ;

4o  enfin, une chronique spéciale dans laquelle seront mentionnés les découvertes utiles à la paléographie et à l’histoire, et les faits divers qui intéressent l’érudition.

En entreprenant à leurs risques et périls la publication dont l’État les avait chargés par l’ordonnance royale du 11 novembre 1829, les anciens et les nouveaux élèves de l’École des Chartes voudraient tenir quelques-unes des promesses de cette ordonnance, à laquelle ils ont emprunté le titre de leur recueil, pour faire dès l’abord connaître leur intention.

Déjà les encouragements les plus flatteurs et les plus élevés ont accueilli leur entreprise. Plusieurs membres de l’Académie des inscriptions, à la tête desquels il faut placer le savant président de la commission de l’École des Chartes, ont bien voulu communiquer