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Kélat est située la ville de même nom (à 2,600 mètres de hauteur absolue au-dessus du niveau de la mer), capitale ou au moins ville principale du Béloutchistan. Toute la contrée à l’ouest des chaînes Soliman et Brahoé forme, depuis Kaboul jusqu’à la côte de Mékran (l’ancienne Gédrosia), un haut pays non interrompu de plateaux et de montagnes, qui a pour rempart au nord l’Hindou-Koush, la triple chaîne Soliman pour boulevart frontière vers l’Indus, et le plateau du Béloutchistan pour limite au sud. Au nord-ouest, sur le prolongement de l’Hindou-Koush, s’étend le Paropamise, pays des Hazarehs, semblable par son isolement à une forteresse de montagnes inaccessibles, entre le Kaboul, le Kandahar, Balkh et le Khorassan. À l’ouest, enfin, s’étend jusque vers le lac Zarah et le Seistân un pays montueux, de forme quadrangulaire, dont les déserts sablonneux et salins de la Perse centrale forment la limite. Telles sont les frontières naturelles du vaste plateau de l’Afghanistan ; quant aux frontières politiques, elles n’ont jamais été nettement déterminées à aucune époque dans un pays où aucune domination n’a réussi à former d’unité monarchique de quelque durée.

Les passes par lesquelles on pénètre de la vallée de l’Indus dans le haut pays, sont assez nombreuses ; les principales, sous le point de vue commercial, sont celles qui se trouvent sur la route conduisant du Moultân au bassin de la rivière Gomul, et de là à Ghizni, et celles qui mènent plus haut, par les pays de Bannou et Bungush, directement à Kaboul. La première route, qui passe par Dérabund, n’est suivie que par les Lohanies, tribu guerrière, pastorale et commerçante à la fois, qui, depuis long-temps, est en possession presque exclusive du commerce de l’Hindoustan avec Kaboul et le nord de l’Afghanistan par le Moultân. La seconde route, beaucoup plus courte et bien plus praticable, et qui était autrefois la grande route entre Kaboul et Moultân, avait été abandonnée par suite des troubles du pays ; mais il est probable qu’elle va être rétablie. Au sud de ces deux routes que nous ne faisons qu’indiquer, les plus importantes sont celles dont Mittun-Kote, au continent de l’Indus et du Pandjund, et Shikarpour, près de Bâkker, sont les points de départ à l’ouest de l’Indus. La seconde de ces routes mène à Bâgh, Dâder, et de là à Quetta, par la passe Bolan, et enfin de Quetta à Kandahar ; c’est la route suivie par l’expédition anglaise, mais elle est peu fréquentée,

    monts Lakki, formant la frontière occidentale du Bas-Sindh, font partie. Ritter propose d’appeler l’ensemble des chaînes Soliman et Brahoé « chaîne frontière hindo-persique. » M. Balbi la désigne sous le nom de « monts Salomon-Brahouiks. »