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LETTRES DU NORD
ET
DU MIDI DE L’EUROPE.

LA SICILE.

iv.[1]

Nous avions marché une nuit entière dans les laves, les cendres et les scories de l’Etna, où nos chevaux avançaient péniblement, tandis que nous respirions à peine, quand nous arrivâmes à Catane. La ville, quoique riche, industrieuse et bien peuplée, nous sembla un lieu de solitude. Le ciel était sombre. Les églises, qui ne s’ouvrent qu’à l’heure du service divin et des offices, venaient d’être fermées à l’issue de la première messe, et dans les longues rues pavées de larges dalles, que je me mis aussitôt à parcourir, j’entendais résonner au loin le bruit de mes propres pas. Une large voie, nommée la rue Etnéenne, traverse toute la ville et descend en ligne droite du pied de l’Etna à la mer. Les palais qui la bordent sur une étendue de près d’une lieue, sont assis sur les couches de lave que l’Etna a formées dans

  1. Voyez la Revue des 15 juillet et 1er octobre 1838, et du 1er mai 1840.