Eh bien ! je voulais dire qu’il y a une petite fille qui peut-être ira passer le reste de ses jours dans un couvent, car tous les autres hommes lui paraissent fous ou méchans ! Adieu, monsieur !
Un mot encore ! un instant ! personne ne vient !
Si fait, voilà justement M. le comte dans la grande allée avec du monde ! Eh vite ! mamselle Louise, par ici !…
Par ici ? Il en vient encore !
En ce cas, par là ! sous l’estrade ! Tenez, c’est creux, sous ce rideau !
Ô mon Dieu ! maman ! Ah ! je suis perdue si elle me voit ! (Elle se cache sous l’estrade avec Lucette.)
Comme elle la craint ! Oh ! la peur règne donc toujours ici !… Que vois-je ?… (Il hésite un instant, puis fait un effort et se décide à passer auprès de Julie qui ne fait pas attention à lui. Il disparaît parmi les arbres.)
Scène IV.
Voyez, madame la comtesse ! il ne tiendrait qu’à vous ! Si vous aviez la bonté de dire seulement quelques mots pour moi à M. de Puymonfort…
Pardon, madame la marquise ; mais en vérité vous auriez en moi un faible avocat. Mon mari ne me permet pas de lui parler d’affaires.
Madame de Puymonfort plaisante. On sait que son mari est à ses pieds ; et le moyen d’en douter, quand on la voit !
Ah ! duchesse ! nous ne savons que trop qu’il l’adore, car il est invulnérable à toutes nos attaques ; et si, nous autres femmes, nous venons solliciter madame, ce qui n’est pas dans l’ordre, à coup sûr, c’est en désespoir de cause. N’est-ce pas, madame la présidente ?
Aussi madame abuse de sa supériorité et nous traite en vaincues.
Oh ! mesdames, vous m’accablez de vos épigrammes. Mais que puis-je faire ?