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LETTRES À UN AMÉRICAIN
SUR L’ÉTAT
DES SCIENCES EN FRANCE.

III.[1]

M. POISSON.


La mort de M. Poisson, que mon trouble douloureux m’avait permis à peine de vous annoncer dans ma lettre précédente, a frappé à la fois tous les premiers corps scientifiques de l’état. Par cette perte grande et prématurée, l’Institut, l’Université, l’École Polytechnique, le Bureau des Longitudes, l’École de Metz, ont vu s’éteindre une de leurs plus éclatantes lumières ; la jeunesse a été privée d’un maître zélé, d’un guide qu’elle pouvait suivre avec confiance ; ses amis ont à regretter un ami dévoué, dont les manières simples et l’accueil bienveillant les charmaient en même temps que sa haute raison et son génie les pénétraient d’admiration et de respect. Enfin, comme l’a dit M. Arago, la France est restée veuve d’un de ces hommes rares

  1. Voyez les livraisons des 15 mars et 1er mai.