Page:Revue des Deux Mondes - 1841 - tome 26.djvu/367

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.



L’ÉCOSSE
EN 1840.

L’Écossais Chambers, ce patient et ingénieux érudit, qui a consacré sa plume à décrire son pays, emploie une image singulière pour donner une idée de la configuration physique de l’Écosse : « Elle n’offre, dit-il[1], ni la forme hexagone de l’Espagne, ni le profil rectangulaire de la France ; elle ne ressemble pas à une botte comme l’Italie, à une pomme de terre comme l’Irlande, à un tronçon de serpent comme la Suède, ni enfin, comme la Russie, à une baleine dont la gueule béante menacerait l’Europe, et la queue la Chine et l’Amérique. Elle a l’apparence assez grotesque d’une vieille femme accroupie qui se chaufferait devant un bon feu. Le Sutherland pourrait figurer son visage, Ross sa guimpe, dont Cromarty serait l’agrafe ; Caithness représenterait sa toque, à laquelle l’archipel des Orcades et des Shetland s’attacherait comme un panache flottant. L’île de Skye fermerait sa main droite et l’île de Mull sa main gauche, étendues toutes deux vers les Hébrides occidentales comme vers la flamme du foyer ; Perth, Argyle, Inverness, Angus et les autres comtés des Highlands composeraient le corps monstrueux de la géante, que termineraient les comtés des Lowlands, représentant ses jambes et ses genoux ployés. »

  1. Picture of Scotland, tom. I, pag. 12.