Nous voilà, dans l’espace de quelques semaines, bien éloignés des idées de guerre qui du centre de Paris se répandaient comme autant d’éclairs sinistres dans toute l’Europe. L’éclair n’a point amené la foudre La trompette bruyante s’est tue. Nous tenions, comme le général romain, la paix ou le combat dans les plis de notre manteau, et, après avoir présenté fièrement cette douteuse alternative au Nord et à l’Orient, nous avons déroulé d’une main prudente le vêtement symbolique, et il en est sorti ce que peu d’étrangers espéraient, un signe de paix et de réconciliation. Maintenant, au lieu du glaive, nous prenons la truelle ; au lieu d’attaquer, nous travaillons à nous défendre. C’est plus sage, disent les uns ; c’est bien triste, pensent les autres ; c’est une fatale prétention, s’écrie un troisième parti. Entre ces trois opinions, dont chacune a ses organes, ses apôtres et ses disciples, il ne m’appartient point d’émettre ma pensée. J’essaie de cheminer dans le domaine littéraire, je n’ose aborder ces hautes régions où l’on traite les destinées de la société et l’avenir des nations. Si, au début de ce paragraphe, j’ai eu la hardiesse de prononcer ce grand mot de guerre, c’est que ce mot, inscrit d’abord en traits de feu sur notre bouclier, se traduit maintenant au delà du Rhin en brochures et en dissertations, et qu’il rentre par là dans mes attributions.
L’Allemagne, avec son ardeur de discussion, représente dans les temps modernes ces chevaliers du moyen âge toujours prêts à prendre parti dans