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ANCIENS
AUTEURS FRANÇAIS.

AMYOT.

Des traductions ont placé Amyot parmi les pères de la prose française ; ce n’est pas le seul fait de ce genre qu’on rencontre dans les annales de la littérature, où les traductions tiennent une place distinguée. L’histoire de la traduction serait curieuse et longue à écrire. Il y aurait plus d’une induction philosophique à tirer de la nature et du nombre des ouvrages traduits à chaque époque, dans chaque langue. Il serait intéressant de rechercher les motifs qui déterminent un peuple ou un temps à s’approprier tel écrivain plutôt que tel autre. Les instincts nationaux se révèlent ici par le caractère des emprunts étrangers, et l’originalité du goût se trahit par le choix de l’imitation.

Je ne parle pas des littératures qui ne contiennent guère que des traductions. Les traductions d’ouvrages persans et arabes dominent dans la littérature turque. La littérature sacrée du Thibet paraît n’être qu’une gigantesque reproduction des livres théologiques et poétiques rédigés en sanscrit par les boudhistes indiens. Les conqué-