Ainsi, dès le 24 juillet, M. Wood portait aux insurgés des ouvertures de la part de son gouvernement. Il parlait au nom de la Grande-Bretagne, et comme l’envoyé de lord Ponsonby. Sa mission va-t-elle changer de caractère, lorsqu’il aura reçu l’autorisation d’agir à découvert ?
« Je vous ordonne, lui écrit lord Ponsonby le 4 août 1840, de déclarer hautement en mon nom, à quiconque voudra vous entendre, que je suis autorisé à faire connaître aux Syriens que le gouvernement anglais, de concert avec les gouvernemens, d’Autriche, de Prusse et de Russie, protégera ceux qui voudront rentrer sous l’obéissance directe du sultan ; que la flotte anglaise viendra au secours des Syriens ; que la sublime Porte enverra des armes et des munitions, etc. »
Une seconde dépêche de lord Ponsonby, à la date du 22 août, prouve qu’à cette époque il considérait toujours M. Wood comme l’agent direct de l’Angleterre ; car il lui transmettait une lettre de Reschid-Pacha à l’émir Béchir, en lui enjoignant de déclarer à l’émir qu’il encourrait l’inimitié des quatre puissances, s’il persistait à demeurer fidèle à Méhémet-Ali.
En conséquence de ces instructions, M. Wood écrivit à tous les chefs de la montagne, adressa des proclamations aux insurgés du Liban et du Hauran, et fit tant qu’il organisa, comme il le dit lui-même dans sa dépêche du 23 août, une réaction en Syrie. Lord Ponsonby lui a du reste rendu plus tard ce témoignage, dans sa dépêche du 11 novembre 1840 :
« L’amiral Walker m’a assuré ce matin que M. Wood, par son habileté et par ses efforts, avait fait plus que personne pour le succès que nous avons obtenu en Syrie, à l’exception du commodore Napier… »
Afin que l’on voie plus clairement ce que M. Wood était autorisé à promettre, et au nom de qui il promettait, il convient de citer textuellement la lettre écrite par cet agent à l’émir Béchir :
« L’intérêt que le gouvernement de sa majesté prend à la prospérité de