— Eh bien ? dit Louise avec inquiétude.
— Eh bien ! madame, le docteur Herbeau a trouvé le mot de la grande énigme que cherche vainement la science. Le docteur Herbeau n’est plus : nous l’avons conduit avant-hier à sa demeure dernière.
Deux larmes roulèrent sur les joues de Louise.
— Pauvre vieil ami ! dit-elle.
— Ah ! il est mort, s’écria M. Riquemont en se frottant les mains ; ceci prouve qu’il est une justice au ciel. Papa Herbeau doit se trouver au cimetière en pays de connaissances.
— Mon ami, dit Louise, vous avez assez tourmenté la vie de cet excellent homme ; vous devriez au moins ménager sa mémoire.
— Allons donc ! s’écria le châtelain. Un cafard ! un carliste ! un sot qui m’a ruiné en frais de tout genre, et qui n’a pu faire en deux ans ce que mon ami Savenay a fait en dix mois ! Et puis, docteur, croiriez-vous que ce vieux diable était amoureux de ma femme ?
— En vérité ? répondit Savenay.
— Quelle folie ! dit Louise en rougissant.
— Oui, oui, oui, répéta M. Riquemont, en appuyant sur chaque mot ; le docteur Herbeau était amoureux de ma femme. Maintenant qu’il est mort, convenez, docteur Savenay, que le vieux mécréant n’a jamais rien compris à la maladie de Louison ?
— Monsieur, répondit le jeune homme, le temps est magnifique, et, si vous le voulez, nous irons visiter vos poulains.