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Page:Revue des Deux Mondes - 1842 - tome 29.djvu/313

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FRANÇOUNETTO.

Sur ton chemin se met
Et te suit.

Mais rien de cela, fillette,
Au bonheur ne peut mener ;
Qu’est-ce donc d’être aimée,
Quand on ne sait pas aimer ?

Je dois dire tout de suite que, de ce poème qui a eu tant de succès, la chanson est encore ce qui en a eu le plus. Tout le monde la chante maintenant dans le midi, et, pour quiconque voudra se donner la peine de la lire avec un peu de soin pour la bien comprendre, son immense popularité n’aura rien d’étonnant. On n’avait encore rien fait de plus gracieux sur ce thème éternel de l’amour que tous les temps et tous les pays ont brodé à leur manière. Chaque mot est harmonieux, chaque image est délicate. Je n’essaierai pas d’analyser ce qui ne s’analyse pas ; je me bornerai seulement à faire remarquer le charme particulier de ce mot maynado, jeune fille (au nom du ciel, ne prononcez pas ménadeau, mais maïe-nâ-do), dont l’étymologie est également touchante, qu’on la fasse venir de may, mère, ou de mayne, village.

second couplet.

Nostro joyo as bis creche
Quand lusis lou sourel ;
Ebé ! cado dimeche,
Quand te bezen pareche,
Nous fas may plazé qu’el ;
Ayman ta bouès d’angèlo,
Ta courso d’hiroundèlo,
Toun ayre doumayzèlo,
Ta bouco, amay tous pièls,
Et tous èls ;
Mais rès d’aco, maynado,
etc.

Notre joie tu vis croître
Quand brille le soleil ;
Eh bien ! chaque dimanche,
Quand on te voit paraître,
Tu fais plus de plaisir que lui ;
Nous aimons ta voix d’ange,
Ta course d’hirondelle,
Ton air de demoiselle,
Ta bouche, tes cheveux