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POÉSIES.

M. de Lamartine, absorbé par la politique, a presque entièrement renoncé à la poésie. Cependant, de temps en temps, le poète se retrouve comme malgré lui. Voici deux morceaux qui viennent de lui échapper ; nous devons dire à quelle occasion pour l’intelligence de ces vers.

Tous les ans, vers le milieu d’avril, Mme de Lamartine fait tirer chez elle une loterie au bénéfice d’une œuvre de charité à laquelle elle s’est consacrée : l’œuvre du patronage des jeunes filles abandonnées. Pour cette occasion, les personnes bienfaisantes et les artistes surtout, dont le génie secourable ne manque jamais à la charité, envoient des lots, ouvrages de leurs mains. Dans ces lots, cette année, se trouvent des encadremens en arabesques représentant différens sujets groupés avec goût et admirablement peints. Entre ces encadremens, les artistes ont laissé une page blanche destinée à être remplie par des autographes d’écrivains ou de poètes ; M. de Lamartine a été chargé d’en remplir deux.

Le premier de ces encadremens représente des scènes de la vie orientale : des armes, des pipes, des harnais, le désert, des chevaux arabes, des palmiers, etc. Voici les vers dont M. de Lamartine a rempli ce cadre.

LE CHEVAL ET LES ARMES DU VOYAGEUR.

Le soleil du désert ne luit plus sur ta lame,
Ô mon large yatagan, plus poli qu’un miroir,