Le second de ces encadremens représente des plantes marines et des coquillages de toute espèce, parmi lesquels on distingue la grande coquille, où l’air en s’introduisant reproduit à l’oreille tous les bruits de la mer et du vent. C’est ce phénomène qui a servi de texte au poète.
Quand tes beaux pieds distraits errent, ô jeune fille !
Sur ce sable mouillé, frange d’or de la mer,
Baisse-toi, mon amour, vers la blonde coquille
Que Vénus fait, dit-on, polir au flot amer.
L’écrin de l’Océan n’en a point de pareille !
Les roses de ta joue ont peine à l’égaler,
Et quand de sa volute on approche l’oreille
On entend mille bruits qu’on ne peut démêler :
Tantôt c’est la tempête, avec ses lourdes vagues,
Qui viennent en tonnant se briser sur tes pas ;
Tantôt c’est la forêt avec ses frissons vagues ;
Tantôt ce sont des voix qui chuchottent tout bas.
Oh ! ne dirais-tu pas, à ce confus murmure
Que rend le coquillage aux lèvres de carmin,
Un écho merveilleux où l’immense nature
Résume tous ses bruits dans le creux de ta main ?
Emporte-la, mon ange, et quand ton esprit joue
Avec lui-même, oisif, pour charmer tes ennuis