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L’OBLAT.

DERNIÈRE PARTIE.[1]

VII.

À l’époque où Estève recevait à Froidefont un accueil si bienveillant, la marquise de Leuzière et sa petite-fille, la comtesse de Champreux, vivaient depuis quelques mois éloignées de la cour. Le deuil de cette dernière était le prétexte et non le véritable motif de leur retraite. Elles avaient quitté Versailles à la suite d’une de ces intrigues de palais qui divisaient si souvent l’entourage de la famille royale et remplissaient déjà l’existence de la reine de troubles et d’amertumes. Mais cet exil momentané et tout-à-fait volontaire devait naturellement cesser le jour où finirait le deuil de la jeune veuve. Mme de Leuzière avait saisi volontiers cette occasion de se retirer du monde pour quelque temps ; elle éprouvait enfin le besoin de se reposer, de respirer un instant, pour ainsi dire, après tant d’années d’une vie écoulée dans les fastueux amusemens et les devoirs gravement puérils de la représentation. La marquise était le type des femmes de l’an-

  1. Voyez les livraisons du 1er avril, 1er et 15 mai.