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LITTÉRATURE ANGLAISE.

DRAME, HISTOIRE, TRADUCTIONS, ANTIQUITÉS.

C’est une bonne, utile et curieuse étude, de marquer les mouvements intellectuels de l’Europe à mesure qu’ils s’effectuent, et cela sans préoccupation philanthropique et niaise, sans théorie progressive, sans misanthropie, sans vain désespoir et sans mauvaise humeur contre le temps présent. Suffit-il, pour un tel travail, d’annoter curieusement les livres qui paraissent ? Non certes. Une liste bibliographique signifie peu de chose. Bonaparte demandait : Qu’est-ce qu’un trône ? Il faut demander : « Qu’est-ce qu’un livre ? » — Deux cents feuillets blancs, maculés et renfermés sous une feuille jaune ou sous un carton couvert de cuir, n’apportent en eux-mêmes aucune révélation précieuse. Cherchons ce que les productions intellectuelles veulent dire et non ce qu’elles paraissent, leur sens pour l’avenir, leur rapport avec le présent, et laissons de côté le nombre des volumes, le nom de l’éditeur, et autres matières également intéressantes.

La poésie et le drame ont fait leur dernière révérence et dit un adieu définitif à la vieille Angleterre. J’entends par poésie la haute